En route vers 2019 et le début de son « deuxième centenaire », l’OIT tient, à Genève, du 28 mai au 8 juin, l’Assemblée Générale de ses 187 Nations. L’ordre du jour part d’un constat clair : dans un monde du travail en évolution rapide, passer de l’indignation à l’action pour une mondialisation et une croissance économique plus équilibrées, sources de travail décent pour toutes et tous.
Deux Commissions en portent particulièrement les enjeux : « Violence et harcèlement contre les femmes et les hommes dans le monde du travail » et « Dialogue social tripartite pour une mondialisation équitable ».
Les formes de « Harcèlement » et de « Violences » se diversifient rapidement : physique, sexuelle, psychologique, morale; mais aussi: la pression des rythmes de travail, des hiérarchies « destructurées », des déroulements de carrières (et mises à la retraite forcées). Ces sources de violences peuvent être directes ou « numériques » (y-compris maintien sous contrainte hors heures de travail) et touchent jusqu’aux chercheurs d’emploi / stagiaires / apprentis / bénévoles.
La question-clef du débat tripartite de l’OIT (chaque pays est représenté par 3 délégations : Gouvernement, Employeurs, Travailleurs) est donc celui du large champ d’application de la future Convention Internationale à faire ratifier. Comment couvrir, à la fois, ce qui se passe sur les lieux et dans les heures de travail et ce qui s’y joue « ailleurs et plus tard » ? Comment couvrir les travailleurs de l’économie informelle, à la fois les plus exposés et les moins protégés ?
Les défis modernes du « Dialogue Social » de leur côté, se heurtent à la difficulté de plus en plus fréquente d’identifier le « véritable employeur » avec qui discuter. Qui est réellement le « Patron » lorsque le pouvoir de la finance est omni-présent? Qui est le vrai « Décideur » dans une longue chaine de sous-traitance internationale qui finit dans des pays à bas salaires mais sans réglementation ? Avec qui « dialoguer » lorsque je suis travailleur « indépendant / auto-entrepreneur », « journalier ou saisonnier », « transfrontalier », « migrant », ou « informel » ?
Sachant la nécessité d’entretenir le « dialogue social » comme investissement collectif de long terme, basé sur la sincérité, confiance et désir de construire ensemble, ces questions poussent l’OIT à constamment adapter ses normes, fidèle à sa mission mondiale de « PARLEMENT de la PAIX UNIVERSELLE et DURABLE par la JUSTICE SOCIALE ».
Genève, 1er juin 2018
Jocelyne et Bruno BOULNOIS
Sec Gal SIIAEC et Responsables à l’International du MCC